NOTRE HISTOIRE

Il semblerait qu’à la fin du XVème siècle, Claude, fille de Guillaume de St-Triviers, baron de Mont-le-Grand, soit la première à s’installer de manière permanente dans l’actuel aile nord du Château comme en témoigne ses armoiries près de la porte d’entrée.

En 1553, avec les Steiger, commence ce qu’on pourrait justement appeler la dernière dynastie des sires de Mont ou mieux la période bernoise de la baronnie de Mont.  Elle s’est ensuite souvent transmise par les femmes, tout en restant dans le giron de la puissante famille Steiger, chez qui les mariages entre cousins semblaient être la norme.  Dans le château, subsiste une chambre forte portant les armes des Steiger et la date de 1696.

Toutefois, la révolution vaudoise de 1798 amena la faillite des derniers seigneurs, comme la puissance bourgeoise avait provoqué celle des anciens féodaux.

Le Château fut un moment aux mains de la famille Watteville et l’on prétend qu’elle fît transporter dans sa demeure de Montbenay une partie du mobilier du château et en particulier de fort belles glaces.

En 1898, le château est acquis par Henri Meylan, Henri Rosset et Henri Renaud (dits dans le village de Mont « les trois Henri » qui voulaient faire une spéculation. Le château était alors assez délabré.

La spéculation des trois Henri ne sembla pas avoir de succès car Charles Mérinat, d’Ollon, acquit l’ensemble du domaine en 1898 dans le seul but de pouvoir conserver les vignes et de se loger dans une partie du château. Ne pouvant tenir ses engagements, il dû le céder à ses créanciers. Chargé par la banque de réaliser ce bien, le notaire de Rolle ne parla à son ami Ernest Naef, de Genève, lequel cherchait justement une propriété en Pays de Vaud. Sécuits par les lieux, le charme de la maison et la vue de la terrasse, et malgré l’état des bâtiments et leur inexpérience en matière de culture, Ernest et sa femme signèrent une promesse de vente en 1911.

On raconte que le notaire connaissant le goût de son ami pour les choses anciennes, lui avait d’abord proposé un fort beau lit à la polonaise, ajoutant qu’il vendait également la maison qui allait avec!

Ainsi commence pour le domaine du château de Mont une nouvelle période de son histoire, celle du XXème siècle, qui peut réellement débuter avec l’entrée de la famille Naef dans le château.

Pour le rendre habitable sans grande transformations, il fallut agir avec beaucoup de tact afin de conserver tout ce qui touchait à son histoire, tout en installant certains moyens modernes, salles de bains et chauffage notamment.

Ernest Naef remeubla la demeure, d’une part avec le mobilier de son père Francis, d’autre part en acquérant une partie du mobilier du château de Luins.

En 1912-1913, le pavillon sur la terrasse fut construit par l’architecte Fatio, qui avait pu utiliser des pierres de molasse provenant de la démolition du premier Palais électoral qui occupait l’emplacement de l’actuelle Uni II à Genève. Il est rendu célèbre par le poète Pierre Girard qui publia un volume de vers intitulé « le pavillon dans les vignes ».

En 1922 fut aménagé l’escalier du deuxième étage et le peintre René Martin, de Perroy, fut chargé de la décoration à la fresque de cette partie du château.

Le charme des lieux n’a pas échappé au prix Nobel 1980 de Littérature, le Polonais Czeslaw Milosz. Invité au château de Mont durant l’été 1954 par Madame Henri Naef, il décrivit ce dernier dans l’introduction de son livre « Une autre Europe », ouvrage dont l’idée lui vint précisément en ces lieux romantiques.

Dès 1934, Ernest Naef et son fils Bernard agrandissent le domaine en acquérant la ferme Boissier, du nom de la famille genevoise qui la détenait pour l’avoir héritée de la famille Butini. Des vignes, des prairies et des bois vinrent compléter cette acquisition.

Aujourd’hui, se sont les enfants de François Naef, Odile, Frédéric et Marie, qui administrent le domaine dont les vignes sont cultivées par deux vignerons, Cédric Albiez et Eric Meylan.

Le vignoble couvre aujourd’hui 13 hectares. Les vignes bénéficient d’une exposition plein sud, sur des pentes allant de 12% à 20%. Les sols y sont relativement graveleux, même si des terres un peu plus argileuses se situent dans les hauts du vignoble.

Depuis 1976, la taille gobelet a été entièrement abandonnée au profit de la taille Guyot basse classique et la taille mi-haute.

Les cépages  cultivés sont le chasselas, le muscat, le gamay, le pinot noir, le gamaret, le gallota et le garanoir.